28 mai 2025

La renaturation du ruisseau de la Mouche

Par

Baptiste Boucher

Biodiversite

4 mins

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Le 3 avril 2025, la ville de Saint-Genis-Laval a officiellement inauguré la restauration d’une portion significative du ruisseau de la Mouche, un cours d’eau situé dans une zone industrielle. Ce projet, mené sur une portion d’environ 200 mètres, vise à redonner à ce ruisseau son fonctionnement naturel, améliorer la qualité de l’eau, favoriser la biodiversité locale et limiter les risques d’inondations dans cette zone périurbaine.

©Baptiste Boucher/En un battement d'aile

La Métropole de Lyon s’investit pour la protection de la biodiversité et la préservation des milieux aquatiques. C'est ainsi qu'après plusieurs mois de travaux, un tronçon du ruisseau de la Mouche à Saint-Genis-Laval a été restauré. La portion du ruisseau concernée était auparavant difficilement accessible et fortement dégradée par la présence de déchets et d’espèces invasives.

La municipalité, consciente de l’importance écologique de ce cours d’eau, a commencé en août 2024 un chantier de renaturation pour inverser cette tendance. Les équipes techniques ont commencé par un nettoyage complet du site, retirant près de deux tonnes de déchets plastiques, gravats, et déchets divers qui polluaient le lit et les berges.

L’élimination des plantes invasives a été un point majeur de ce projet. Le bambou, très envahissant, ainsi que la renouée du Japon, une plante qui étouffe la végétation locale, ont été arrachés et éliminés afin de permettre à la flore locale de se réimplanter et de reprendre ses droits. Même si le plus gros des travaux est terminé, la métropole n’a pas fini de travailler : « Il y aura un suivi écologique sur 15 ans, on ne part pas comme ça, si il faut redonner un petit coup de pouce pour retirer les espèces exotiques envahissantes, on le fera », dit Claire Brunel, cheffe de projet à la direction du cycle de l’eau à la Métropole. 

Le ruisseau de la Mouche avant/après sa renaturation ©Métropole de Lyon – Eric Soudan

Pour accompagner la restauration écologique, plus de 1 200 plants ont été installés le long des berges. Ces plantations comprennent des espèces locales adaptées au climat et au sol, favorisant ainsi la reconstitution d’un habitat naturel pour la faune locale. 

Une attention particulière a été portée à l’aménagement du relief. Une pente douce a été recréée dans le lit du ruisseau afin d’assurer un écoulement régulier de l’eau, même en période de basses eaux. Cette modification permet non seulement de maintenir un débit minimum toute l’année, mais aussi de limiter les risques d’inondations en cas de fortes pluies. « Le débit permet aussi de lutter contre certaines algues qui pourrait empêcher le développement des végétaux déjà présent dans le ruisseau », ajoute Claire Brunel.

Un retour rapide de la biodiversité locale

Les premiers résultats sont très encourageants. Quelques semaines seulement après la fin des travaux, les agents de la mairie ont observé la présence d’une vingtaine d’espèces d’oiseaux différentes dans la zone restaurée, signe que le milieu redevient accueillant.

Pour renforcer cet équilibre fragile, des hibernaculums, des sortes de refuges pour les petits animaux et insectes, ont été installés sur les berges et même directement dans le cours d’eau. Ces dispositifs permettent aux espèces locales, comme certains amphibiens ou poissons, de survivre plus facilement aux périodes froides et difficiles.

Le coût global des travaux s’élève à 342 950 euros, financés majoritairement par l’Agence de l’eau à hauteur de 70 %. Cette prise en charge s’inscrit dans la politique métropolitaine de gestion des milieux aquatiques et de prévention des inondations (GEMAPI).

Dans ce cadre, un plan annuel d’action à hauteur de 40 millions d’euros a été voté, visant à restaurer les cours d’eau urbains et périurbains, lutter contre la pollution et améliorer la biodiversité. Le ruisseau de la Mouche constitue l’un des nombreux chantiers engagés dans ce vaste programme, qui s’étend sur plusieurs communes et vise à réhabiliter durablement les milieux aquatiques face aux défis du changement climatique.

Reconquérir des milieux naturels en zone urbaine

Cette opération à Saint-Genis-Laval montre bien la nécessité de repenser nos rapports à la nature en milieu urbain et périurbain. Les ruisseaux et petits cours d’eau, longtemps négligés ou même sacrifiés au profit de l’urbanisation, retrouvent peu à peu leur place grâce à ces interventions.

Au-delà des bénéfices écologiques, cette restauration permet aussi d’offrir aux habitants un cadre de vie plus sain, plus agréable et plus sécurisé face aux risques d’inondations. À terme, ces espaces peuvent devenir de véritables corridors écologiques, favorisant la circulation des espèces et renforçant la résilience des territoires face aux aléas climatiques.

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